Clipperton est un petit atoll français situé à plus de 1000 km au sud-ouest des côtes mexicaines. Très isolée dans l’océan Pacifique tropical, « l’île de la Passion » est inhabitée et ne reçoit que très peu de visites, en dehors des passages des bâtiments de la Marine nationale qui viennent réaffirmer la souveraineté de la France sur ce bout de terre et son espace maritime, qui couvre plus de 430.000 km².
Une expédition scientifique « citoyenne » menée par la société canadienne N2Pix, spécialisée dans l’imagerie sous-marine, a reçu une autorisation spéciale du ministère français de l’Environnement pour y amener, il y a quelques jours, un groupe de plongeurs. Il s’agit de la deuxième expédition conduite par ces passionnés de requins, qui veulent notamment récolter des données sur les couloirs migratoires de ces animaux, dont certains sont menacés notamment par des activités de pêche illicite constatées dans la zone. Le marquage des requins, outil principal pour l’étude de migration, a été sponsorisé par l’horloger suisse Oris, qui s’est fortement engagé dans la protection de ces grands prédateurs marins.

Pour mémoire, Ségolène Royal, alors ministre, a acté l’année dernière par arrêté la création d'une Aire marine protégée dans les eaux de Clipperton. « Paru au journal officiel de la République française en novembre 2016, cet arrêté étend la réserve marine à douze milles nautiques autour de l’atoll. Grâce à la collecte de données capitales, l’équipe de l’expédition espère aller plus loin encore en élargissant cette zone à cent milles nautiques. Son ambition étant, à long terme, d’obtenir un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO », écrit l’équipe de N2Pix.
L’expédition, partie de Los Cabos au Mexique, a duré une dizaine de jours dont 80 heures de transit aller et retour. Une fois sur place, le groupe de plongeurs a travaillé au marquage des requins, notamment des squales, et au nettoyage des plages.
