Aller au contenu principal

Faire découvrir les sciences marines au plus grand nombre dans un lieu où des chercheurs, tout en conduisant leurs projets, rencontrent le grand public et font partager leurs travaux comme la manière de les conduire. C’est l’objectif de l’Océanolab, qui a ouvert fin mars sur le site d’Océanopolis, à Brest. Un programme mené en partenariat avec l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO).   

Installé dans un espace de 160 m², l’Océanolab accueillera chaque année une équipe scientifique engagée dans un nouveau projet, en lien notamment avec l’impact du changement climatique et de la pollution sur l'environnement marin, responsables du déclin de la biodiversité marine. Avec des cas très concrets et locaux, comme par exemple une étude portée par une équipe de l’Ifremer et du CNRS sur les conséquences pour les huîtres plates du littoral breton de l’acidification de l’océan, de la hausse de la température de l’eau et de la présence croissante de microplastiques.

 

© ANNA GUILLERM

 

Les visites se veulent pédagogiques et concrètes, afin que le public puisse mieux comprendre et être sensibilisé aux grands enjeux environnementaux mais aussi à la manière dont travaillent les scientifiques afin d’établir des diagnostiques et trouver les causes d’évolutions ou d’anomalies à partir d’observations et d’expériences rigoureuses. « Océanolab donne l’opportunité aux scientifiques de partager avec le public leurs connaissances et leurs travaux, d’expliquer leurs activités, la démarche scientifique, la complexité et le temps long de la recherche et d’échanger sur ces enjeux. Océanolab invite les équipes scientifiques à sortir de leurs laboratoires pour se rapprocher d’une société qui les interroge », souligne Céline Liret, directrice scientifique d’Océanopolis.

 

© ANNA GUILLERM

 

Diaporama
Visite à l'Océanolab.

 

Dans la partie dédiée aux projets de recherche, les visiteurs découvrent un laboratoire comme ceux des universités ou des instituts. Des bassins alignés sont utilisés par les scientifiques pour mener leurs expérimentations et étudier différentes conditions environnementales. Autour, des systèmes de filtration, des longueurs de tuyaux, de la verrerie, du matériel de laboratoire séchant sur les paillasses… Tous les jours, des scientifiques y travaillent pour mener et suivre les expériences en cours. Il faut mesurer, doser, peser, prélever, échantillonner et aussi nourrir les animaux. « Nous avons mis en place une visite guidée d’une heure pour permettre aux visiteurs de découvrir les missions d’Océanolab et le projet scientifique en cours. Ces visites sont aussi l’occasion d’observer le travail des chercheurs et même d’échanger directement avec eux. Les animations, elles, prennent la forme d’expériences de 30 minutes pour expliquer les principaux enjeux des projets scientifiques aux visiteurs », explique Tristan Hatin, responsable de la médiation scientifique et culturelle à Océanopolis.

En venant à Océanopolis, les visiteurs ne se contentent donc pas d’observer la vie marine à travers des aquariums et bassins, ils sont pleinement sensibilisés à l’importance cruciale du milieu marin pour l’avenir de l’homme, mais aussi sa grande fragilité et donc la nécessité de le protéger. L’idée de l’Océanolab, qui a germé il y a plus d’une décennie, vise aussi à répondre à la défiance d’une partie de l’opinion publique vis-à-vis de la science, qui s’est développée avec la désinformation croissante sur Internet. « Au milieu des années 2010 une profonde réflexion s’instaure. Nous sommes à ce moment-là, en plein coeur de l’émergence des fake news, de la pseudo-science vite faite et vite répandue sur les réseaux sociaux. Océanopolis et l’UBO, associés de toujours, se mettent alors à réfléchir ensemble à une nouvelle trajectoire, à du jamais vu », se souvient Yves-Marie Paulet, professeur en écologie, biologie des organismes, sclérochronologie, paléo-environnements holocènes à l’IUEM/UBO. « Plutôt que de doctement rappeler et éduquer à la méthode scientifique, à la pratique de la recherche et à son éthique, amenons la recherche "en train de se faire" au coeur d’Océanopolis » afin, dit-il, de « ne plus illustrer ou mettre en scène, mais immerger le public au cours d’expériences scientifiques à échelle réelle, "en vrai". Partager au jour le jour hypothèses, questionnements et méthodes, et aussi résultats, succès, échecs et doutes ». En somme, apprendre ou réapprendre ce qu’est la science, que l’on soit enfant ou adulte.

- Plus d'informations sur le site d'Océanopolis

 

Aller plus loin

Rubriques
Science et Environnement