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Après deux ans de chantier, Energy Observer, ancien catamaran de course converti à l’hydrogène, sera remis à l’eau le 14 avril à Saint-Malo. Equipé d’une pile à combustible développée par le CEA-Liten, le navire de 30.5 mètres de long pour 12.8 mètres de large n’aura besoin d’aucun carburant fossile. Il sera énergétiquement autonome. Pour cela, ses deux moteurs électriques, convertibles en hydrogénérateurs, seront alimentés par 130 m² de panneaux solaires et deux éoliennes verticales, le navire étant aussi aidé par une voile de traction intelligente. Dans le même temps, l’électricité générée par ces moyens sera utilisée par la pile à combustible pour produire à partir d’eau de mer de l’hydrogène, qui pourra être stocké et servira à alimenter la propulsion et le bord lorsque les autres sources d’énergie « verte » ne seront pas disponibles ou suffisantes.

 

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© ENERGY OBSERVER - KADEG BOUCHER

(© ENERGY OBSERVER - KADEG BOUCHER)

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© ENERGY OBSERVER - PIERRICK CONTIN

Le chantier de reconversion l'été dernier (© ENERGY OBSERVER - PIERRICK CONTIN)

 

A l’arrivée, une grande autonomie et cela sans émettre de gaz à effet de serre ni de particule fine. Ce bateau, en conjuguant pour la première fois mix énergétique et production d'hydrogène, constituen, pour les promoteurs du projet, « une préfiguration du monde énergétique de demain ». En mer, comme à terre et potentiellement dans les airs. Une vraie avancée, sous peu bien réelle et dont Energy Observer sera l'ambassadeur. Le navire, une fois ses essais terminés, entreprendra en effet un grand tour du monde de 6 ans pour promouvoir à travers la planète les innovations qu’il met en œuvre pour un avenir plus propre. Ce périple débutera par une série d’escales françaises avec pour commencer Paris, cet été puis une descente vers la l’Atlantique puis la Méditerranée qui s’achèvera à Monaco en décembre prochain.

Le projet est porté par Victorien Erussard (capitaine) et Jérôme Delafosse (chef d’expédition), avec autour d’eux une équipe de navigateurs, architectes et ingénieurs travaillant à Saint-Malo, mais aussi depuis Paris, Grenoble et Chambéry. Coût de l’opération : 5 millions d’euros. « Depuis 2015, ce sont près de soixante personnes qui se sont attelées à reconditionner un catamaran de légende, en un véritable condensé d’innovations ».

Construit au Canada en 1983 sous le nom de Formule TAG, ce bateau est resté célèbre après avoir remporté en 1994, aux mains de Peter Blake et sous le nom d’Enza New Zealand, le Trophée Jules Verne. 

 

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Science et Environnement