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Jason 3, le nouveau satellite scientifique franco-américain destiné à poursuivre la surveillance du niveau des océans, a été mis en orbite le 17 janvier par une fusée Falcon 9 de la société américaine SpaceX. Après le décollage depuis la base aérienne de Vandenberg, en Californie, Jason 3 a été libéré dans l’espace après 55 minutes de vol. Mais la seconde partie de la mission, qui consistait à récupérer le premier étage du lanceur sur une plateforme dronisée installée au large de la côte Est des Etats-Unis, a échoué. Alors que les conditions de mer n’étaient peut-être pas optimales, avec 3 à 4 mètres de creux au moment de l’atterrissage, l’un des quatre pieds du lanceur a cédé juste après le poser vertical et en douceur de la fusée, qui a basculé sur le pont de la plateforme et terminé dans une explosion spectaculaire (voir la vidéo ci-dessous).

 

 

Trois échecs avec la récupération offshore

C’est la quatrième fois que SpaceX, société créée par le milliardaire américain Elon Musk, tente la récupération du premier étage d’un Falcon 9. Son concept vise en effet à réutiliser cette partie afin de réduire le coût des lancements spatiaux.  Si l’opération a été menée avec succès en décembre sur une aire d’atterrissage terrestre près de Cap Canaveral, les trois essais de récupération en mer se sont soldés par des échecs. SpaceX compte néanmoins poursuivre ses essais afin de parvenir à maîtriser cette technique et la fiabiliser.

 

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© SPACEX

La plateforme de récupération (© : SPACEX)

 

Jason 3 : mesurer la hauteur des océans  

Malgré cette récupération ratée, l’objectif principal de la mission, c’est-à-dire la mise en orbite de Jason 3, a donc été couronnée de succès. Issu d’un programme porté par le CNES, EUMETSAT, la NASA et la NOAA, ce satellite, construit par Thales Alenia Space, succède à Topex-Poseidon (1992), Jason 1 (2001) et Jason 2 (2008). Des outils qui ont donné naissance à l'altimétrie océanique, qui permet de mesurer le niveau de la mer depuis l'espace avec une très grande précision et à l'échelle du globe. Une vraie révolution par rapport aux marégraphes, instruments locaux aux mesures beaucoup moins fines. C'est grâce à cette technologie spatiale que les océanographes ont pu constater que le niveau global des océans augmentait désormais de plus de 3mm en moyenne chaque année, contre 1.7mm au début des années 90. Et, rappelle le CNES, ces satellites ont aussi permis aux scientifiques de mieux comprendre le gigantesque système de courants qui sillonne les océans, tant en surface qu’en profondeur.

 

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© NASA
Diaporama

 

Une observation à long terme sur les effets du réchauffement climatique

Avec Jason 3, la mesure de la topographie de la surface des océans, de la vitesse du vent en surface et de la hauteur moyenne des vagues va pouvoir se poursuivre jusqu’en 2020. Plus précis que ses aînés, le nouveau satellite viendra, ainsi, compléter les mesures déjà recueillies et suivre les effets du réchauffement climatique, qui entraine cette montée des eaux. Comme ses prédécesseurs, Jason 3 sera installé sur une orbite fortement inclinée, à une altitude de 1336 km, lui permettant de survoler 95% des océans libres de glaces tous les 10 jours. La mise à poste du nouveau satellite prendra trois à quatre semaines, sachant que Jason 3 sera positionné derrière Jason 2, qui volait jusqu'ici en tandem avec Jason 1 (que le nouveau satellite remplace) pour doubler la capacité d'observation. Alors que le nouveau satellite n’est pas encore opérationnel, le CNES et ses partenaires travaillent déjà sur sa succession, qui interviendra avec le lancement de deux nouveaux satellites, Jason-CS-A/Sentinel-6A et Jason CS-B/Sentinel-6B en 2020 et 2026. 

 

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Science et Environnement