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Alors que le gouvernement se montre aveugle et sourd aux revendications syndicales, comme au rejet massif de son projet dans l’opinion publique, la France va connaitre ce mercredi 15 mars sa 8ème journée d’action nationale contre la réforme des retraites. Des manifestations sont de nouveau prévues dans la plupart des villes françaises. Les huit principaux syndicats du pays (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) appellent les Français à se mobiliser en ce moment critique du bras de fer qui les opposent à l’exécutif. Les 48 prochaines heures seront en effet déterminantes pour l’adoption, ou non, du projet de loi.

Alors que les débats n’ont pu être menés à leur terme à l’Assemblée nationale, le projet de loi, agrémenté d’un certain nombre d’amendements, a été adopté par le Sénat samedi dernier. Le texte passe ce mercredi en commission mixte-paritaire, instance où 14 parlementaires (sept députés et autant de sénateurs) sont chargés de trouver une version de compromis sensée être acceptable par les deux chambres.

Tout doit ensuite aller très vite puisqu’il est prévu que ce texte final soit soumis dès ce jeudi 16 mars au vote des parlementaires. D’abord au Sénat le matin, où il devrait être adopté sans trop de difficultés compte tenu de rapports de forces politiques favorables au camp présidentiel. Ce dernier bénéficie en effet du soutien des sénateurs Les Républicains et donc normalement d’une confortable majorité (le Sénat a voté favorablement samedi la réforme par 195 voix contre 112). A l’Assemblée nationale en revanche, où se jouera réellement le destin du texte, les équilibres politiques sont beaucoup plus fragiles. Le parti présidentiel, Renaissance, ainsi que ses alliés, n’y totalisent en effet que 250 députés, sur les 573 sièges occupés au palais Bourbon. Face à l’opposition de la gauche et du Rassemblement National, pour obtenir la majorité absolue (287 voix), le gouvernement a donc impérativement besoin des voix de la plupart des députés LR, qui sont au nombre de 61. Or, le groupe de droite est très divisé sur le projet de réforme et un tiers au moins de ses députés pourrait voter contre, s’abstenir ou s’arranger pour ne pas être présents dans l’hémicycle au moment du vote. L’équation est d’autant plus compliquée et incertaine pour le gouvernement que même au sein de ses propres troupes, il ne devrait pas faire le plein, plusieurs députés du camp présidentiel ayant annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte. Son adoption, ou son rejet, devrait donc se jouer à quelques voix.

D’où l’importance, pour l’intersyndicale, de mobiliser fortement en cette nouvelle journée de mobilisation nationale afin de générer un maximum de pression sur le gouvernement et, surtout, les députés qui détiennent la clé du scrutin.

Tous les secteurs professionnels, publics comme privés, mais aussi les retraités et étudiants, sont donc appelés à se mobiliser à travers le pays. C’est le cas comme partout dans le secteur maritime, de l’industrie navale aux places portuaires en passant par la Marine marchande qui demeure solidaire du mouvement même si les marins devraient conserver leur régime spécifique de retraite.

De fortes mobilisations sont en attendues dans les ports, où les actions ont débuté dès hier. La Fédération Nationale des Ports et Docks CGT a en effet appelé les personnels portuaires à cesser le travail du 14 au 16 mars, avec une nouvelle journée « Ports morts » programmée jeudi afin de paralyser toute l’activité portuaire. Dans les transports et le secteur de l’énergie, les grèves reconductibles se poursuivent également. Le mouvement est très suivi dans les raffineries, les dépôts pétroliers ou encore les terminaux méthaniers. Certains sites sont à l’arrêt depuis plus d’une semaine.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.  

 

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