C’est Saint-Nazaire, plutôt que Brest, qu’EDF EN a retenu pour implanter son futur hub logistique dans la cadre de l’assemblage des machines destinées aux futurs parc éoliens de l’Atlantique. Une solution parfaitement logique compte tenu de la proximité du champ de Guérande, près de Saint-Nazaire, qui sera le premier à être édifié dans cette zone.
Mais ce n’est pas le seul atout que le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire a mis en avant pour emporter la décision. Il y a également des questions d’infrastructures, un espace d’une quinzaine d’hectares pouvant être immédiatement aménagé étant disponible. Un terrain qui donne sur l’estuaire de la Loire et borde la forme écluse Joubert. La plus grande cale sèche de l’Atlantique (350 mètres de long pour 60 mètres de large) est pleinement intégrée au projet, ayant vocation à accueillir les navires de pose d’éoliennes. Le GPMNSN va investir 10 millions d’euros dans la préparation du site, une dépense qui avait déjà été anticipée dans son plan d’investissement pluriannuel (120 millions d’euros). Les travaux concerneront notamment la réfection des terre-pleins, la destruction des anciennes cuves aujourd’hui à l’abandon et le renforcement des bords à quai de la forme Joubert, qui devront supporter le poids considérable des morceaux d’éoliennes (chaque machine, une fois montée, pèse 1500 tonnes). « Nous travaillons sur ce projet depuis plusieurs années et les investissements sont déjà programmés. Il s’agit de mettre à disposition des industriels une installation prête à l’emploi, de créer un nouvel outil qui va permettre de reconfigurer le site de Saint-Nazaire », explique Jean-Pierre Chalus, président du Directoire du port ligérien.

Une idée de ce à quoi pourrait ressembler le hub logistique (© GPMNSN)
L’implantation de cette base logistique, qui devra être opérationnelle d’ici le début de la construction du champ de Guérande, prévue en 2018, va permettre de créer 200 emplois. Elle va considérablement transformer le paysage nazairien et permettre de redynamiser un espace constitué en bonne partie, depuis de longues années, de friches industrielles. Quant à la forme Joubert, qui a été modernisée en 2010 (avec notamment une nouvelle porte aval), son taux d’utilisation, actuellement très faible, va grimper en flèche, complétant utilement les quelques passages en cale sèche des paquebots construits par STX France (sachant que l’Oasis 3, trop gros, restera au bassin C, qui va servir de nouveau de forme de radoub pour la première fois depuis le Queen Mary 2, en 2003), les transits de navires vers le bassin de Penhoët et les bateaux dont Eiffel Industrie Marine assure la réparation et la maintenance.
Au-delà de ces facilités portuaires et de la proximité géographique du champ de Guérande, et de celle du futur site vendéen de Noirmoutier, sur lequel EDF EN et Alstom sont en compétition dans le cadre de l’appel d’offres en cours, le choix de Saint-Nazaire a également été dicté par l’environnement industriel. C’est en effet à quelques kilomètres de là, à Montoir-de-Bretagne, qu’Alstom va produire les nacelles et alternateurs des éoliennes du type Haliade 150, qui équiperont le champ de Guérande et celui de Noirmoutier si le consortium auquel le groupe appartient est retenu. Deux nouvelles usines, en cours de construction, seront opérationnelles en 2015. Dans le même temps, Alstom compte travailler avec STX France pour la réalisation des pièces de transition (gros anneaux permettant de solidariser le mât à la fondation) des futurs champs, le chantier nazairien se positionnant également sur la fabrication des sous-stations électriques et de leurs fondations de type jacket.