Le Grand Port Maritime de la Martinique va réaménager le terminal croisière des Tourelles, à Fort-de-France. Les investissements porteront notamment sur l’extension et la rénovation de la gare maritime. « Il faut développer la gare pour soutenir le développement des têtes de lignes. L’infrastructure existante est efficace mais elle n’est pas à la hauteur des autres gares maritimes dans les Caraïbes. Nous allons donc investir dans les locaux, les services, la manutention, les bagages, la sécurité et l’avitaillement », explique Jean-Rémy Villageois, président du Directoire du port martiniquais.

Le terminal des Tourelles (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
Reconstruction de la gare maritime d’ici 2017
L’un des grands avantages du site est son gigantesque terre-plein, au centre du quai des Tourelles et de celui des Annexes, où deux paquebots peuvent faire escale simultanément. Un vaste espace qui va être totalement reconfiguré. « L’idée est de proposer une zone d’animation où les passagers pourront se divertir et se restaurer. En plus du terrain de sport existant, nous allons par exemple aménager un mini-golf. Une petite gare sera également installée pour permettre aux croisiéristes d’embarquer directement sur des bateaux afin de visiter les petites îles situées en face, ce que nous proposons déjà au terminal de la pointe Simon ». Après cette première phase de travaux, d’un coût de 2 millions d’euros, le port prévoit de reconstruire la gare maritime principale à l’horizon 2016/2017, l’ensemble du projet représentant un investissement de 6 millions d’euros.

Le terminal des Tourelles (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
La Pointe Simon attire de plus en plus de navires
Il vient compléter le chantier mené à bien au terminal de la Pointe Simon, équipé d’un duc d’albe et adapté pour accueillir les plus grands paquebots, y compris les géants de la classe Oasis of the Seas (362 mètres de long, 225.000 GT de jauge) de la compagnie américaine Royal Caribbean International. « Le terminal de la Pointe Simon est complémentaire à celui des Tourelles car il est adapté aux escales de très grands paquebots. Il reprend le concept de Saint-Martin, avec un grand quai offrant un accès direct au centre-ville de Fort-de-France, situé à moins de 400 mètres », note Jean-Rémy Villageois.

Le terminal des Tourelles et au fond le quai de la Pointe Simon (© : MER ET MARINE - VG)
La nouvelle infrastructure, qui doit être finalisée en décembre prochain, peut proposer un tirant d’eau de 11 mètres et recevoir deux grands navires. Des capacités qui séduisent clairement les armateurs. Le nombre d’escales à la Pointe Simon ne cesse en effet de croître : 5 en 2012, 22 en 2013, une cinquantaine pour la saison 2014/2015 et une centaine prévues pour 2015/2016, dont cinq de l’Anthem of the Seas, sistership du Quantum of the Seas (348 mètres, 167.800 GT), qui a signé l’hiver dernier le record du plus gros paquebot accueilli jusqu’ici aux Antilles françaises.
Développer les têtes de ligne
Alors que la Pointe Simon est dédiée aux escales de transit, le terminal de Tourelles est le fer de lance de la Martinique pour les têtes lignes. Là aussi, les chiffres sont en augmentation. Ainsi, en 2014, Fort-de-France a accueilli 58.920 passagers en tête de ligne, soit 9% de mieux que l’année précédente. Une hausse qui devrait se confirmer en 2015/2016 avec le renforcement significatif des embarquements de MSC Croisières, qui va consacrer l’hiver prochain 775 des 1275 cabines du MSC Orchestra à sa tête de ligne martiniquaise, grâce à la mise en place de charters depuis la France, l’Italie, l’Allemagne et le Brésil. Costa Croisières doit également progresser avec le renforcement de son offre sur les Antilles via, notamment, le déploiement du Costa Favolosa. Et Croisières de France poursuivra aussi ses embarquements locaux avec l’Horizon.

L'Horizon à Fort-de-France (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
Une activité en très forte croissance
La Martinique poursuit donc résolument sa reconquête du marché de la croisière. Les années difficiles, où les compagnies boudaient l’île (de 286.000 passagers en 2000 à moins de 100.000 entre 2005 et 2012) appartiennent au passé. Grâce au travail de fond entrepris par tous les acteurs locaux, notamment le Comité Martiniquais du Tourisme, mais aussi les efforts de nombreuses corporations, allant des professions portuaires aux taxis, les résultats sont là : 294.932 passagers accueillis pour la saison 2014/2015, soit 631% de mieux qu’en 2010 et un nombre d’escales lui aussi en forte hausse : 172 navires, soit 125% de mieux qu’il y a cinq ans.
Et la prochaine saison s’annonce sous les meilleurs auspices puisque le CMT table sur plus de 326.000 croisiéristes, représentant un nouveau bond de 31% par rapport à cet hiver.