Travaux sur le terminal conteneurs, nouvelle grue, poste de contrôle frontalier, baptême de la nouvelle drague : le Grand Port Maritime de Bordeaux a connu le 23 septembre une grande journée d’inaugurations, présentée comme le symbole de la relance de l’activité portuaire girondine voulue par la direction du port et ses partenaires. Un nouveau départ qui, selon le GPM, « repose sur une offre et un service portuaire de qualité, en accord avec les ambitions du projet stratégique. Cette cérémonie inaugurale "4 en 1" a permis d’illustrer, sur le terrain, les investissements d’avenir et les réalisations coordonnées et concrètes du Grand Port Maritime de Bordeaux, qui s’apprête à franchir une nouvelle étape avec le lancement de son projet stratégique 2021-2025, dans un contexte de transition des activités portuaires ».

La cérémonie de baptême de L'Ostrea (© : GPMB)
L’Ostrea, la toute nouvelle drague bordelaise livrée à l’été 2020 par le chantier boulonnais Socarenam, a enfin pu être baptisée, ce qui n’avait pas été possible l’an dernier du fait de la crise sanitaire. Permettant de compléter le renouvellement des moyens de dragage du GPMB, après la mise en service de l’Anita Conti en 2013, cette nouvelle unité de 52 mètres présente la particularité de fonctionner au gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui permet de réduire sensiblement les émissions polluantes. C’est même le premier navire neuf au GNL livré par un chantier français. Une drague qui travaille par injection d'eau, sans extraction des sédiments, dont elle favorise le déplacement avec l’onde de marée.

L'Ostrea (© : GIE DRAGAGES PORTS - MALLEVAEY)
La journée du 23 septembre a aussi permis de mettre en lumière les travaux d’extension du terminal conteneurs de Bassens. Installé à proximité immédiate de l’agglomération bordelaise et des grands axes de communication, le site traite aujourd’hui environ 30.000 EVP par an, soit l’équivalent de 320.000 tonnes de marchandises. Un chiffre que le port veut voir augmenter sensiblement, d’où le chantier d’extension. Ce dernier a permis d’augmenter la surface de terre-plein disponible de 66.000 m² à 86.000 m², avec deux postes à quai, pour un tirant d’eau de 10.5 mètres. Avec une capacité annuelle portée à 80.000 EVP (Equivalent Vingt Pieds, taille standard du conteneur), « ce nouveau terminal proposera une réelle alternative à la route, à la fois économique et écologique, pour les flux import et export régionaux : un report modal efficace et fluide, avec des cadences améliorées », souligne le GPMB, qui veut proposer des solutions maritimes locales aux flux du grand sud-ouest utilisant aujourd’hui un préacheminement terrestre (routier ou plus rarement ferroviaire) vers un autre point de sortie maritime. « Nombreux sont en effet les logisticiens et industriels locaux à la recherche de solutions maritimes de proximité pour des raisons environnementales ». Bassens, qui dispose d’une voie ferrée en bord à quai et d’un parc entièrement clôturé, peut accueillir des navires de 1200 à 1400 EVP, avec la possibilité d’accueillir trois à quatre escales hebdomadaires.

Le terminal de Bassens (© : D. TRENTACOSTRA POUR LE GPMB)

Le terminal de Bassens (© : D. TRENTACOSTRA POUR LE GPMB)
Cet investissement dans l’extension du terminal, d’un montant de près de 10 millions d’euros, a été complété par l’arrivée en mai dernier, sur la partie aval du site, d’une nouvelle grue mobile (sur roues) Gottwald d’une capacité de levage de 100 tonnes et d’une portée maximale de 51 mètres, qui sera dédiée au trafic conteneurisé, ainsi qu’aux colis lourds ou hors gabarit. Elle fait partie du parc de Bordeaux Opérations Portuaires (BOP), la filiale du port spécialisée dans la manutention verticale. Une deuxième grue de capacité équivalente mais d’un type différent (série 300 de la marque Mantsinen) la rejoindra sous peu sur la partie amont des terminaux de Bassens.

La nouvelle grue Gottwald (© : GPMB)

Le nouveau Poste de contrôle frontalier (© : GPMB)
Enfin, pour accompagner la modernisation et l’extension de son terminal conteneurs, et le développement espéré de ce trafic, le GPMB a décidé d’installer à Bassens un Poste de Contrôle Frontalier. « La sécurité alimentaire est une priorité de l’Union Européenne. Dans les ports, les contrôles des produits importés de pays tiers (les pays hors UE) sont destinés à garantir un niveau de sécurité alimentaire élevé pour les consommateurs européens. Ces contrôles se déroulent dans un Poste de Contrôle Frontalier, installation dédiée à cet usage. Tous les ports n’en sont pas pourvus, et le fait d’en disposer, au-delà des garanties sanitaires que cela apporte, peut constituer un avantage stratégique pour certains flux », rappelle le GPMB, qui mise beaucoup sur cet équipement : « A proximité immédiate du terminal, il offre aux chargeurs et logisticiens un service portuaire adapté, et conforme aux exigences européennes en matière de contrôles sanitaires. Les capacités de ce nouveau bâtiment seront en outre mises à disposition des services de la Douane afin qu’ils puissent assurer leurs opérations de contrôle dans des conditions optimales ».
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