C’est un terrible coup de massue qu’ont reçu hier les salariés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Alors qu’ils espéraient que le tribunal de commerce de Rouen désigne un repreneur, c’est finalement la liquidation judicaire qui a été prononcée. Certes, la justice a ordonné la poursuite de l’activité sur une période de deux mois (pour les besoins de la liquidation, la mise en sécurité du site) et laisse la possibilité de déposer de nouveaux dossiers de reprise jusqu’au 5 novembre. Mais les syndicats ne cachaient pas leur colère, hier, après l’échec du projet de reprise de Net Oil, qu’ils soutenaient. Le tribunal de commerce n’a pas retenu cette offre, pas plus que celle d’un autre candidat, Alanfandi Petroleum Group. Hier, à Rouen, le porte-parole de l'intersyndicale regroupant la CGT, la CFDT et la CFE-CGC, se disait écoeuré par la décision des juges. « C'est anomal, injuste (…) Aujourd'hui, c'est 2000 familles qui vont perdre leur travail. A part si quelqu'un arrive avec des centaines de millions sur la table, je vois mal avant le 5 novembre une possibilité », a déclaré Yvon Scornet, qui en appelle désormais aux pouvoir publics pour éviter la fermeture du site.
Mise à mal par la crise du raffinage en Europe, la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, créée en 1929 et qui emploie 476 salariés et de nombreux sous-traitants, a été placée en redressement judiciaire le 24 janvier. En juin, la production avait pu reprendre grâce à un accord temporaire de six mois maximum signé avec le groupe Shell, qui en était propriétaire jusqu’en 2008, année de la revente du site au groupe suisse Petroplus.