Dans sa newsletter du dernier trimestre 2021, la Cnuced publie un article sur la numérisation dans le monde portuaire. Il analyse le poids de cette évolution pour que les ports aillent au-delà de leur rôle de lieu de transit. Les auteurs proposent un indice de la performance digitale des ports. Un article de la rédaction de Ports et Corridors.
Le rôle d’un port a connu au cours des dernières années une évolution. Il est passé de lieu de transit des marchandises et des passagers à un « nœud » logistique, énergétique et un espace digital. Face à ces changements, les auteurs de l’article publié par la newsletter de la Cnuced, estiment que la numérisation occupe une place importante pour tous les acteurs de la communauté portuaire.
Une plus grande synchronisation entre les opérateurs
« Dans la chaîne logistique, la digitalisation permet une meilleure synchronisation entre les différents acteurs. Elle permet aux opérateurs d’être informés en temps réels et de prendre toutes les actions correctives dans les différentes phases du processus d’acheminement. Elle permet aussi d’évaluer les capacités disponibles dans les prochaines étapes de cette chaîne », indique les auteurs du rapport. Dans ce contexte, les ports ont un rôle à jouer.
La maturité numérique améliore l’efficacité portuaire
Ils peuvent être des zones de « synchronisation » entre les différents modes de transport. Leur avenir vise à se placer comme un outil de synchronisation des chaînes d’approvisionnement maritimes. Alors, pour y parvenir, les ports doivent entrer dans l’âge de la maturité numérique, « à la fois pour fonctionner de manière efficace et durable ainsi que pour fournir des flux de données pour une planification plus fiable à leurs clients, permettant notamment une gestion élastique des plages horaires », continuent les auteurs.
Ports: un point nodal de fourniture énergétique
Outre ce rôle de point de contact numérique entre les modes de transport, les auteurs estiment que les ports doivent aussi devenir un maillon dans la fourniture d’énergie. « En devenant un espace d’échanges pour des transports durables, le port créé de la valeur ajoutée pour ses clients, ses gestionnaires et toute la communauté », souligne l’article de la Cnuced.
Le port comme nœud digital
La numérisation permet au port de devenir un point d’échanges d’informations entre les différents acteurs de la chaîne logistique. « Le port comme nœud digital se concentre sur la capacité requise pour opérer comme un port durable, à savoir comme un nœud de transport et logistique durable, un nœud d’information et énergétique. Le port comme nœud énergétique se focalise plus sur la fourniture d’énergies durables. » Dans ces conditions, les ports doivent structurer leur infrastructure digitale pour apporter les résultats attendus.
Un client et un fournisseur d’informations
Pour les auteurs de l’article, le rôle digital du port consiste à agir comme un client et un fournisseur d’informations et de services pour être efficace, durable et résilient dans ses rôles de lieu d’échanges entre modes de transport, de fournisseur énergétique et d’informations. La tendance à la digitalisation dans les ports se caractérise par :
L’interopérabilité entre les différents systèmes au sein du port et avec l’extérieur ;
La modularisation pour éviter des coûts élevés de maintenance ;
La standardisation pour réduire les coûts d’investissement ;
La collecte, l’agrégation et l’analyse de données doivent apporter une aide à la décision.
Une maturité évolutive des ports
Les ports dans le monde ne sont pas égaux face à la numérisation. Si les grands ports ont déjà franchi plusieurs étapes, il en est autrement pour les ports « moyens et petits ». Certains ont entrepris de numériser certaines procédures au travers de projets internes. « Dans d’autres ports, il existe des avancées pour une simplification technologique », indiquent les auteurs de l’article. Alors, les auteurs proposent de créer des « pools » portuaires pour partager les coûts.
Une expérience menée en Suède
Une modélisation de la numérisation dans les ports a été réalisée sur la base d’une expérience menée dans les ports suédois. Cette modélisation se déploie au travers de trois étapes. La première étape consiste à disposer d’une infrastructure connectée. Cette première phase dans le processus de digitalisation des ports s’apparente, selon les auteurs de l’article, aux objets connectés. Il s’agit de connecter des installations portuaires à quai, les véhicules et les espaces de stockage.
La collaboration digitale
La seconde étape de ce processus de maturité digitale se gagne quand les différents acteurs portuaires peuvent échanger des données. Les auteurs parlent alors de « collaboration digitale ». La dernière étape intervient avec l’addition de services. Cela peut se réaliser soit directement par le port soit par des tiers. Parmi les exemples cités par l’article on trouve les places de marché, la fourniture d’énergie, et d’autres services que les opérateurs portuaires peuvent fournir.
Créer un indice de performance digitale
Dans ce contexte, les auteurs expliquent qu’un indice de performance de la digitalisation des ports pourrait être mis en place dans le monde. Il pourrait être réalisé selon les différents indices choisis et s’appliquer selon les spécificités des ports. Il serait publié annuellement. Enfin, les auteurs appellent à ce que cet indice conserve une neutralité pour « rester crédible et respecté »
© Un article de la rédaction de Ports et Corridors. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.