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C’est son plus bas niveau depuis une quinzaine d’années. En 2013, le trafic du port de Nantes Saint-Nazaire a poursuivi sa décrue, n’atteignant que 27.7 millions de tonnes. Une baisse de 7% par rapport à 2012 (29.8 millions de tonnes), première année depuis 2000 où le trafic portuaire ligérien est tombé sous la barre des 30 millions de tonnes.

 

 

Tous les trafics énergétiques en retrait

 

 

Comme d’autres ports, Nantes Saint-Nazaire souffre de la diminution des flux énergétiques, qui constituent les deux tiers de son tonnage. Alors que le trafic de pétrole brut a reculé de 13.6% (7.77 millions de tonnes), essentiellement en raison de l'arrêt quinquennal de la raffinerie Total de Donges au premier trimestre 2013, les produits raffinés se sont en conséquence contractés de 5.9% (6.48 Mt), avec une hausse de 3.7% des importations et une baisse de 8.8% des exportations. Quant aux trafics de  charbon et de coke, ils baissent de 7.9% (2 Mt). Mais la chute la plus spectaculaire se situe au niveau du gaz naturel liquéfié, qui n’a représenté que 1.27 million de tonnes l’an dernier, soit une contraction de 41.6% par rapport à 2012. On est très loin de l’activité enregistrée entre 2000 et 2010 (plus de 5 Mt par an en moyenne) « Cette évolution est en grande partie liée à un bouleversement des échanges mondiaux de gaz, conséquence de l'accroissement de la demande asiatique et de l'exploitation de schistes nord-américains. Il faut cependant noter le développement récent des services proposés par le terminal Elengy de Montoir-de-Bretagne avec le transbordement de méthaniers et le chargement de camions citernes », explique le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire.

 

 

Les autres secteurs globalement en augmentation

 

 

La situation fut heureusement meilleure pour les autres activités du port, qui ont dans leur ensemble augmenté de 5.5% pour atteindre 10.13 millions de tonnes. Les importations d'aliments du bétail s'élèvent à 2 Mt. Elles sont en hausse de 12.7 %, en raison notamment d'une récolte historique de soja au Brésil, d'importations de tournesol et de colza en provenance des pays riverains de la mer Noire et du gain de nouvelles parts de marché du terminal de Montoir-de-Bretagne. Les exportations de céréales s'élèvent à 1.44 Mt (+59.6%), un niveau important compte tenu d'une collecte française moyenne tant en quantité qu'en qualité. Les volumes ont été portés par une forte demande mondiale, dont des besoins grandissants en Méditerranée, au Moyen-Orient et en Afrique de l'Ouest.

Le trafic de sable de mer recule de 15 % (1.37 Mt), en raison d'une baisse d'activité des secteurs du bâtiment et des travaux publics et du maraîchage. Les exportations de ferraille de recyclage, en hausse depuis plusieurs années, sont par ailleurs en légère baisse (-3.5% pour 390.000 tonnes traitées).  

 

 

Roulier à la hausse, conteneur à la baisse

 

 

Le trafic roulier a enregistré une augmentation de 8.2 % (1 Mt). Ce résultat s'explique par la montée en puissance de l'autoroute de la mer entre Montoir-de-Bretagne et Gijón et le maintien de la ligne historique avec Vigo.  Le développement de l'activité roulière est également lié au lancement, en avril 2013, de la ligne Milk Run Med, entre Montoir, Pauillac, Tunis, Naples et Cadiz, renforcé par l'intégration de Tanger Med dans la rotation à l'import et à l'export à partir de fin juin.

L’activité conteneurisée est pour sa part en baisse, de 2.1% en nombre de boites (181.000 EVP) et de 4.9% en tonnage (1.85 Mt). Après trois années marquées par une croissance moyenne de 7.5 %, ce fléchissement est pour partie lié à l'arrêt d'une escale de CMA CGM depuis les Antilles, le volume des importations métropolitaines de bananes ayant été fortement réduit après la tempête tropicale de l'été 2013.

 

 

Quatre projets majeurs

 

 

Bien qu'impacté par une conjoncture économique difficile, en raison notamment de la baisse durable des flux énergétiques, le port de Nantes Saint-Nazaire confirme ses investissements. Quatre opérations majeures d'aménagement, porteuses de développement et de diversification, sont programmées sur les cinq prochaines années. Elles visent l'implantation d'un pôle industriel sur le site portuaire de Montoir, la mise en place d'un hub logistique pour l'éolien offshore à Saint-Nazaire, l'extension du terminal à conteneurs et la construction d'un poste roulier. 

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