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Suite à deux incidents intervenus en fin de semaine dernière dans les ports de Marseille et Fos-sur-Mer, les syndicats SOMMF et SNCNMM interpellent le gouvernement, et plus particulièrement le ministre des Transports, ainsi que le parlement européen sur le caractère « stratégique » du remorquage portuaire. Cela, alors qu’ils réclament toujours son exclusion d’un projet de règlement européen sur les services portuaires (voir notre article sur le sujet). Voici leur communiqué :

 

Dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 novembre 2015, de nouveaux évènements sont venus frapper le Grand Port Maritime de Marseille.

Une fois de plus, le remorquage portuaire dirigé par la société BOLUDA Marseille-Fos, fort des compétences de ses personnels et de ses moyens techniques, s’est mis à la disposition des autorités portuaires pour assurer sa mission de sécurité et de service public.

Marseille, PAGLIA ORBA ou NAPOLEON BONAPARTE Bis ?

A Marseille, 23h25, en raison d’un fort vent (secteur WNW 30 nœuds), le PAGLIA ORBA, navire de la SNCM, amarré au poste 119 casse ses amarres. Deux remorqueurs sont dépêchés en urgence par le Port, et arrivent sur zone en moins de 15 min. Le PAGLIA ORBA est alors en travers du bassin, retenu par ses 2 dernières amarres prêtes à  céder, l’avant à moins de 10 mètres du quai d’en face. Les remorqueurs sécurisent le navire en crochant devant et derrière, puis positionnent le navire dans le lit du vent. Le navire parvient ensuite à remettre ses machines en route, le pilote embarque, le PAGLIA ORBA est ensuite placé au poste 7. Il est 00h30.

Fos-sur-Mer, pétrolier AMALTHEA, une bombe flottante ?

A Fos-sur-Mer, 23h30, un remorqueur portuaire en transit signale au Port ce qui ressemble à un incendie sur un navire amarré au poste pétrole Fos 2. A 23h45, le feu étant avéré, le trafic portuaire alentour est interrompu et, conformément au plan d’urgence du GPMM, les remorqueurs sont sollicités. En moins de 10 minutes, un remorqueur est sur zone et refroidit la coque du navire avec ses canons à eau de 1500 m3/h, un 2nd attend de prendre à son bord un coordinateur des Marins Pompiers. Un 3e se rendra sur zone en appui avec ses canons à mousse si la situation venait à dégénérer. A 01h40, les Marins Pompiers intervenus par la terre ont la situation sous contrôle, retour à la normale. Le dernier remorqueur est libéré.

 

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© DR

Le VB Rhône assure le refroidissement de la coque (© : DR)

 

Encore une fois, force est de faire les constats suivants :

- Nous ne pouvons que féliciter l’ensemble des Officiers et leurs Equipages pour avoir réussi dans leur mission et cela, sans nul doute, grâce au professionnalisme et aux compétences des personnels embarqués au sein du remorquage de BOLUDA MARSEILLE-FOS. Compétences qui, nous le rappelons, sont supérieures aux minimas exigés par L’Europe dans ce secteur d’activité à risque.

- Nous ne pouvons que constater fièrement le succès de la mise en commun des moyens et des procédures entre le Port, les Marins Pompiers, le remorquage, le pilotage et le lamanage. La chaîne de sécurité prend alors ici tout son sens. De plus, il est à noter que cette cohésion a été possible uniquement parce que la communication est facilitée par une seule langue pour tous : le Français. Nous n’imaginons même pas ce qui aurait pu se passer en terme de dialogue et de coordination des actions si les remorqueurs avaient été armés sous pavillon communautaire avec des ressortissants de la communauté européenne voir des extra-communautaires …

Alors la question reste posée, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés Européens, allez-vous enfin reconnaître la place stratégique du remorquage portuaire dans la sécurité et la sureté des ports français et faire le nécessaire pour sécuriser ce secteur d’activité ou vous faudra-t-il tester et attendre une catastrophe maritime ?

Communiqué du SOMMF et du SNCNMM, novembre 2015

 

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