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Le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire espère s'appuyer sur le programme A350 d'Airbus afin de relancer un service fluvial de transport de conteneurs entre le terminal de Montoir-de-Bretagne, dans l'estuaire de la Loire, et celui de Cheviré, près de Nantes. L'idée est de réfléchir à des barges mixtes pouvant accueillir des tronçons d'avions (convoyés entre les sites Airbus de Bouguenais et Montoir), mais aussi des conteneurs. « Nous souhaitons réactiver le transport fluvial sur la Loire en profitant de la montée en puissance de l'A350. Actuellement, les besoins d'Airbus sont d'une barge par semaine. Mais, en 2013, il y aura au moins un convoi par jour. Il faut donc développer ce service et nous pouvons y répondre en y liant le conteneur », estime Jean-Pierre Chalus, président du Conseil de surveillance du GPMNSN. Le futur A350 (© : AIRBUS) Tirer les leçons de l'échec de Marfret Le port ligérien compte tirer toutes les leçons de l'échec de Marfret, qui avait tenté, en 2009, de développer une liaison fluviale entre Cheviré et Montoir. Mais la compagnie maritime a dit s'être heurtée à une forte résistance des transporteurs routiers, qui auraient considérablement baissé leurs coûts à cette époque. Après quelques mois d'activité seulement, Marfret avait jeté l'éponge. Alors que l'autorité portuaire évoque également une contre-offensive des opérateurs routiers, du côté des transporteurs, on nie avoir mené une stratégie de dumping à cette époque. « Il y a peut-être eu des réactions sur certains marchés très précis mais, dans l'ensemble, il n'y a pas eu de dumping. C'est vrai que les prix ont baissé en 2009, mais cela n'avait rien à voir avec le service fluvial. Nous subissions alors les conséquences de la crise et il y avait une très forte pression sur le marché, les compagnies exigeant à l'époque que nous baissions nos prix. Il ne faut pas oublier qu'à cette période, plusieurs milliers d'entreprises de transport ont périclité », explique un transporteur local spécialisé dans le conteneur. L'expérience de Marfret serait donc tombée au mauvais moment. Mais elle a aussi poussé les professionnels à l'interroger sur la pertinence d'une liaison fluviale entre Montoir et Saint-Nazaire. « Sur une faible distance, le transport fluvial n'est pas pertinent. Car, quand on est à moins de 50 kilomètres, on facture à l'heure et, du coup, le trajet Nantes - Nantes, puisqu'il faut bien prendre en charge les conteneurs lorsqu'ils arrivent, est aussi cher qu'un Montoir - Nantes. Le coût de la barge cumulé à celui de la redistribution nantaise n'est alors pas compétitif ». Le terminal de Cheviré (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU) Un pôle logistique multimodal à Cheviré C'est pourquoi le port a souhaite remettre à plat le développement d'une ligne fluviale et profiter du trafic généré par Airbus pour assurer un fond de cale au service. « Si la moitié de la barge est occupée par Airbus, le service sera peut-être rentable, estime un transporteur. Mais il faudra voir quels types de marchandises peuvent avoir intérêt à passer par le fleuve. L'autorité portuaire souhaite en tous cas convaincre les professionnels du transport de conteneurs de relancer l'aventure fluviale. « Il faut rassembler tout le monde dans une structure intéressante pour tous », assure Jean-Pierre Chalus. Au GPMNSN, on pense que ce nouveau service pourrait voir le jour en 2013/2014. Actuellement, le port estime que 200 conteneurs transitent chaque semaine par la route entre Montoir et Nantes. Il s'agit notamment de bois travaillé. L'objectif serait donc de mettre ces boites sur le fleuve et de développer le trafic entre le terminal où sont débarqués les conteneurs arrivant part voie maritime et un pôle logistique multimodal situé aux portes de Nantes. Dans cette perspective, la société Alsei a récemment fait savoir qu'elle allait s'implanter à Cheviré et y développer une offre logistique avec un système de groupage et de dégroupage. Le nouveau pôle devrait voir l'exploitation d'entrepôts pour les produits secs et des locaux à température dirigée, notamment pour les produits frais.

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