La sixième édition du salon maritime professionnel Navexpo, qui devait se tenir du 15 au 17 mars au port de commerce de Lorient, n’a pas pu ouvrir ses portes mercredi matin. Les exposants et visiteurs ont été accueillis par un piquet de grève et un feu de pneus. Mobilisés dans le cadre d’une nouvelle journée d’action nationale contre la réforme des retraites, des personnels du port et des dockers avaient en effet entrepris de bloquer l’accès au salon. Une cible facile, puisqu'installée cette année dans l'enceinte portuaire, ce qui a permis aux manifestants de réaliser un coup d'éclat avec des retombées médiatiques assurées, sans avoir besoin de se déplacer.
Après cette journée de mercredi mouvementée, les perspectives de Navexpo n’étaient pas très encourageantes pour le lendemain. D’autant que la fédération nationale des Ports et Docks CGT a appelé à une nouvelle journée « Ports morts » ce jeudi dans tout le pays. Les organisateurs, qui espéraient pouvoir sauver la deuxième journée du salon, ont dû se résoudre à annuler l’ensemble de l’évènement. « C’est une énorme déception. On savait qu’il y aurait des perturbations au niveau de la circulation routière mais on ne s’attendait pas à faire l’objet d’un ciblage précis, car les grévistes ont dit ouvertement qu’ils venaient bloquer le salon. On espérait pouvoir ouvrir pour la seconde journée mais le port nous a fait savoir que le blocage de Navexpo reprendrait dès 6 heures jeudi matin. Malheureusement, comme les exposants ne pouvaient pas attendre vendredi, nous avons été obligés d’annuler l’ensemble du salon », expliquait mercredi soir à Mer et Marine Gildas Bernard, directeur de Navexpo. Ce dernier ne cachait d’ailleurs pas son incompréhension face à ce blocage ciblé : « On respecte le mouvement social mais bloquer un évènement comme celui-ci ça n’a aucun sens, ça ne pèsera en rien sur les sujets défendus. Pire, cela démolit tout le travail d’un salon qui est justement là pour faire valoir le secteur maritime et qui contribue à générer de l’activité et des emplois, en particulier au niveau local. C’est très dommageable et d’autant plus déplorable que les visiteurs s’étaient inscrits en nombre et que nous avions une belle dynamique avec une centaine d’exposants et des bateaux à flot ».
Pour la suite, Gildas Bernard ne sait pas encore. « Pour l’instant, on est dans le présent et la gestion de crise, on pense notamment aux exposants ». Des entreprises qui vont devoir récupérer leur matériel, puisque les stands avaient été mis en place en début de semaine et n’ont pas été accessibles mercredi, jusqu'en fin de journée. « On va commencer par les petites affaires entre deux piquets de grève mais pour les grosses manutentions, ça ne sera sans doute pas avant vendredi ».
© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.