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C’est un record historique pour HAROPA - Port de Rouen et une illustration du savoir-faire de la communauté portuaire rouennaise. Mais aussi la concrétisation de l’amélioration en cours des accès maritimes du port haut-normand. Vendredi 24 octobre 2014, le minéralier Cape Supplier s’est amarré au quai Sogema - Sea Invest, à Grand-Couronne, avec 81 639 tonnes de charbon dans ses cales. Jamais un navire n’avait livré un tel tonnage en entrée à Rouen. Le précédent record remonte à décembre 2009, avec le Royal Accord, un vraquier japonais qui avait déchargé 77.800 tonnes de charbon, également sur le terminal Sea Invest Rouen.

Le minerai a été embarqué dans le port charbonnier de Richards Bay en Afrique du Sud. Après avoir « allégé » à Rotterdam, le Cape Supplier a accosté très tôt, vendredi matin, puis appareillé dans la nuit de mardi à mercredi. Les 81 639 tonnes de charbon ont été manutentionnées par Sea Invest pour le compte de Terval, une entreprise spécialisée dans l’import et le traitement de charbon industriel. Le charbon sud-africain est destiné aux chaufferies urbaines d’Ile-de-France.

Battant pavillon des îles Marshall, le Cape Supplier mesure 291,80 m de long et 45,05 m de large. Son port en lourd est de 175 127 tonnes et le tirant d'eau maximum de 18,25 m. « Compte tenu de la taille du navire, cette escale a été préparée en étroite concertation avec le Pilotage de la Seine, la Capitainerie et le manutentionnaire Sea Invest afin que le navire puisse remonter le fleuve dans les meilleures conditions », indique Marc-Emmanuel Limoges, agent de consignation chez ASA Shipping. 

« Nous sommes très satisfaits de cette opération, la manutention s’est déroulée comme prévu, souligne de son côté Emmanuel Croteau, responsable d’exploitation chez Sea Invest Rouen. Nous avons travaillé en continu avec deux grues, du vendredi matin au dimanche soir, puis du lundi matin au mardi soir. Les cales du Cape Supplier étant très grandes, nous avons dû renforcer les équipes de dockers. D’autre part, le dragage du quai nous permet désormais de recevoir ce type de navire, affichant un tirant d’eau de 11 mètres ».

Ce nouveau record de cargaison en entrée concrétise de belle manière l’amélioration en cours des accès nautiques de HAROPA - Port de Rouen. Mais outre le tonnage exceptionnel, cette escale représente d’autres premières. Notamment pour la Station de Pilotage de la Seine. D’abord avec le tirant d’eau du navire qui, avec 11 mètres, représente un autre record pour la Seine. Ensuite, et c’est aussi une nouveauté, le Cape Supplier a engainé puis remonté le fleuve de nuit. L’évitage, ou demi-tour du navire, s’est également déroulé de nuit sur la zone de Rouen-Quevilly. Quatre pilotes se sont relayés, deux en aval et deux autres en amont avec un changement à Caudebec-en-Caux, pour des quarts de 4 à 5 heures.

« Quand il avance, ce navire déplace à peu près 120 000 m3 d’eau et plus le volume d’eau déplacé est important, plus le pilotage est exigeant et difficile, indique Jean-Frédéric Dacier, Pilote de Seine. Pour l’anecdote, nous devons avertir par radio les personnels des bacs, environ 800 mètres avant notre passage. Or, avec ces navires de 290 mètres, les personnels des bacs savent à l’avance qu’un gros bateau arrive car l’onde qu’ils provoquent se ressent un kilomètre en amont ! »

Autre contrainte, le marnage, à savoir la différence de niveau d'eau entre la marée haute et la marée basse. « Sur la Seine le marnage peut être important, de l’ordre 4,50 m à 8 mètres, précise Jean-Frédéric Dacier. Rouen étant un port de fond d’estuaire, il faut donc faire des calculs de marée très précis, attendre le moment le plus favorable avant d’engainer pour ensuite aller le plus vite possible vers le poste à quai ».

Concentration soutenue, précision et expérience sont indispensables en raison notamment de la configuration du fleuve avec les ponts et les boucles de la Seine, dont un passage très délicat : le S de Heurteauville, entre Yainville et Jumièges. « C’est étroit, avec des virages serrés, comme dans une chicane sur un circuit automobile », détaille le pilote amont. « Nous sommes passionnés par notre métier, mais il faut aussi souligner qu’une telle opération est avant tout un travail d’équipe avec la Capitainerie du port de Rouen, le service chenal et des accès nautiques, le remorquage (Thomas Services Maritimes), la Coopérative de lamanage», insiste Jean-Frédéric Dacier. Qui n’oublie pas non plus l’action du service de dragage qui, toute l’année, entretient le chenal de navigation du fleuve. «Tout est fait pour que Rouen garde son statut de Grand Port Maritime et pérennise ses activités ».  

 

Communiqué de presse du port de Rouen 3/11/14

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