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Les volumes traités au port de Sète ont atteint 4,8 millions de tonnes en 2021. Un record pour le port du Languedoc. Le roulier et le clinker ont tiré cette progression quand les véhicules neufs et le bétail ont enregistré des baisses. Dans ce contexte, le port de Sète Sud de France continue sa stratégie vers les modes de transport terrestres massifiés. Un article de la rédaction de Ports et Corridors

La direction du port de Sète Sud de France attendait un nouveau record de trafic en 2020. La pandémie en a décidé autrement. « Finalement, ce sera 2021 avec un trafic de 4.8 Mt. Notre communauté portuaire aura ainsi démontré sa capacité à se relancer dans un contexte post-crise, même si la reprise économique attendue devrait davantage se faire sentir sur 2022 et 2023 », souligne Olivier Carmès, directeur général de Port Sète Sud de France.

Objectif 100 000 remorques

Une croissance du trafic portuaire tirée par le clinker et les trafics rouliers. Du côté du roulier, l’arrivée en 2019 de DFDS a pleinement produit ses effets. Avec 70 000 remorques en 2020, l’armement danois a réalisé en 2021 un trafic de 80 000 remorques. Et ce trafic ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. Aux trois escales hebdomadaires actuelles, DFDS prévoit d’en rajouter une quatrième à partir du mois d’avril. L’objectif est d’atteindre un trafic de 100 000 remorques sur l’exercice actuel.

Le boom de ce trafic devrait aussi être développé avec la mise en exploitation de la nouvelle plate-forme ferroviaire. Cet outil est prévu de doper le trafic grâce, notamment, aux nouvelles lignes vers Calais et entre Perpignan et Rungis.

Clinker: un trafic multiplié par quatre

L’autre courant à avoir dopé les trafics du port du Languedoc se retrouve dans le clinker. Importé sur le port pour l’usine de Cem’in Log de Tonneins, le clinker a pesé 130 000 t dans les trafics du port. Un volume qui a été multiplié par quatre au cours de 2021. L’importateur, Cem’In Log s’est tourné vers une logistique ferroviaire en conteneurs pour alimenter son usine de Tonneins. En 2022, il prévoit de mettre en exploitation son site de Portes-lès-Valence, dans la Drôme, qui sera livrée par voie fluviale. Alors, le clinker pourrait atteindre le cap des 280 000 t en 2022.  Fort de ce projet, Cem’In Log construit un second hangar de 6000 m2 sur le port de Sète.

Baisse des véhicules neufs

Si le clinker et le roulier ont permis de maintenir la tendance de croissance, le port a aussi été impacté par des aléas conjoncturels. Ainsi, les importations de véhicules neufs ont subi une diminution de 30% en 2021. Une tendance à la baisse qui dure. Des 95 000 véhicules neufs traités en 2019, le port de Sète Sud de France atteint environ 52 000 unités en 2021.

Le trafic automobile reste dans le monde dans une crise généralisée. Les difficultés d’approvisionnement en pièces électroniques, comme les micro-processeurs, en raison des perturbations logistiques de la conteneurisation, pèsent sur les capacités à produire. La conséquence directe a été la fermeture de nombreux sites de production.

Zifmar pour développer l’activité automobile

Pour 2022, la direction du port du Languedoc reste optimiste. Des perspectives de développement sont prévus par la CAT pour atteindre 130 000 véhicules dès 2022 et ainsi égaler le record de 2018. En 2023, la zone de la Zifmar entrera en opération sur 18 hectares pour encore développer ce courant. Le port table sur un trafic de 160 000 véhicules neufs à terme.

Bétail: une baisse de trafic généralisée

Autre secteur en baisse sur les quais sétois, l’activité du bétail. Ce flux subi les aléas du marché. En 2019, le port a traité 127 000 têtes de bétail depuis l’installation de la Sepab. Un courant qui s’est légèrement tassé en 2020 avec 117 000 têtes. En 2021, la Sepab a accueilli 75 000 ovins et bovins, soit à quelques têtes de son plus bas niveau. Une contraction qui s’explique par un volume en baisse des exportations de bovins qui se décline sur tout le territoire. En novembre, le ministère de l’Agriculture estimait à 19% la baisse des exportations de bovins sur pied.

Les produits pétroliers sont stables

Enfin, outre le bétail et les véhicules neufs, le port de Sète voit ses importations de produits pétroliers se maintenir à un niveau bas. Le port peine à retrouver ses niveaux d’avant la pandémie. Pour y remédier, il a investi dans un nouvel appontement pétrolier.

Saipol: un trafic annuel de 1Mt

Deux autres courants du port se stabilisent d’une année sur l’autre. En premier lieu, il s’agit de l’importation des graines pour l’usine de Saipol et l’exportation de tourteaux, huile et diester. En 2021, l’usine de Saipol à Sète a vu son activité se maintenir en cumulé des importations et des sorties. « L’usine semble avoir retrouvé un niveau de rentabilité satisfaisant, lui permettant d’envisager une modernisation du site et de nouveaux développements », indique la direction du port.

Fluvial: passer le gabarit du canal à 1700 t

Outre ce développement en volume, le port de Sète Sud de France développe les transports massifiés. Avec le développement des trafics de clinker pour Cem’In Log vers Porte les Valence, le port milite pour une mise à gabarit du canal qui relie Sète au Rhône. Aujourd’hui, le canal accepte des bateaux avec une capacité maximale de 1100 t. Le programme de modernisation est inscrit dans les deux derniers Contrats de Plans Interrégionaux État-Région (CPIER). Il s’agit d’améliorer les capacités du canal en procédant à la réfection des berges, le rehaussement de ponts et l’approfondissement à 3 m du tirant d’eau. Des travaux qui permettront le passage d’unités fluviales de 1700 tpl.

Charger les remorques à l’horizontal

Quant au ferroviaire, les lignes régulières déjà en place vers Calais, Bettembourg et Gennevilliers en plus de celle pour Cem’In Log vers Tonneins, ainsi que la plate-forme ferroviaire ouverte en fin d’année 2021 permettront de développer ce mode de transport. Le port vise le cap des 100 000 remorques traitées sur cette plate-forme. Des travaux sont en cours sur cette installation pour le chargement horizontal des remorques.

© Un article de la rédaction de Ports et Corridors. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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