Représentant désormais 20% des recettes touristiques de Tahiti, soit plus de 100 millions d’euros par an, la croisière poursuit son développement en Polynésie française. Afin de soutenir l’essor de cette activité et attirer les armateurs, le port de Papeete et les collectivités locales ont décidé de réaliser un nouveau terminal croisière. Cette infrastructure sera opérationnelle en 2020, année où s’achèveront les travaux d’aménagement de l’aéroport de Tahiti. Elle permettra de répondre à la hausse du trafic, avec des capacités plus importantes, mais aussi de proposer aux croisiéristes un lieu d’embarquement, de débarquement et de transit en escale aux derniers standards en termes de confort et de sécurité. « D’ici 2 ans et demi, les croisiéristes en escale à Tahiti aborderont Papeete autrement. Car le Front de mer est la première image de la capitale qu’ont les croisiéristes. Il est rare de trouver un terminal de croisière à ce point intégré au sein même d’une ville. L’enjeu est de répondre à cette particularité de Papeete, qui ne peut concevoir des quais comme on en trouve dans les autres ports de la planète. L’un des enjeux est de parvenir encore davantage à un équilibre entre un espace public et les impératifs d’un terminal croisière moderne », explique le Port autonome de Papeete.

Vue du futur terminal côté lagon (© : TETRA)
Le nouveau terminal s’inscrira donc dans la continuité des aménagements déjà réalisés sur le front de mer, poursuivant notamment, jusqu’à la gare maritime, ce qui a été fait au niveau des Jardins de Paofai. Le cabinet Tetra de Stanley Vota a été choisi pour concevoir le nouveau bâtiment, qui s’étendra sur 2600 m², sera réalisé en bois tropical et orné d’une frise polynésienne. L’intérieur et l’extérieur du bâtiment seront végétalisés pour rafraîchir l’atmosphère. Le toit doit quant à lui se parer de capteurs solaires pour couvrir une partie des besoins du terminal. Un auvent abritera une promenade le long du bâtiment, où tout est conçu pour que l’air et la lumière circulent au maximum. La ventilation sera principalement naturelle. Une passerelle piétonne verra le jour en hauteur pour que les passagers puissent accéder au centre-ville, en l’occurrence au niveau du marché.
Alors qu’un jardin doit être aménagé autour du terminal, celui-ci a été imaginé pour proposer d’autres fonctions lorsqu’il n’y a pas de paquebot à Tahiti. Actuellement, le terminal croisière n’est, en effet, occupé que 60 jours par an en moyenne. Un auvent urbain est par exemple prévu au niveau de la salle d’enregistrement, et pourra servir à diverses activités. La bagagerie a vocation à pouvoir se transformer une salle polyvalente, qui hors présence de navires, pourra par exemple accueillir des workshops. La zone réservée aux taxis a quant à elle été repensée afin, en leur absence, d’être utilisée par les promeneurs.
Le chantier débute cet été avec le désamiantage des bâtiments du Fare Manihini, qui seront détruits au mois de novembre. Les travaux d’aménagement du nouveau terminal doivent pour leur part se dérouler de mars 2018 à septembre 2019, en vue d’une mise en service de la nouvelle infrastructure en janvier 2020. Le coût de l’opération est estimé à 7.5 millions d’euros.