Il y a quelques mois encore le milieu de la conteneurisation connaissait une passe difficile, au point que plus d’une centaine de porte-conteneurs étaient désarmés aux quatre coins du monde. Bon nombre de ceux-ci finissaient même dans les chantiers de démolition dont quelques-uns de moins de dix ans. Mais depuis 18 mois, la tendance s’est fortement inversée au point d’être passée en pénurie de « porte-boîtes » mais aussi de conteneurs. Beaucoup de navires polyvalents dotés d’une grande capacité en conteneurs sont affrétés de toutes parts et tout récemment des vraquiers les ont rejoints. Mais cette demande croissante de produits en provenance des pays asiatiques créée des arrivées massives dans de nombreux ports à tel point qu’ils sont congestionnés.
L’une des illustrations de cette situation est la métropole de Los Angeles à travers ses sept terminaux implantés sur le territoire de Long Beach. Malgré ses 12.000 mètres de quais équipés de 110 portiques et un port qui tourne 24h sur 24 à pleine cadence, il y a en permanence une soixantaine de grands porte-conteneurs en attente sur la zone de mouillage ou à tourner au large. Des navires qui cette fois sont chargés. Et aucun des armements figurant dans le Top 20 n’est épargné par ce phénomène.
Jeudi soir (heure française), les portiques s’affairaient sur 27 navires: ces derniers étaient les MSC Aries, CMA CGM Theodor Roosevelt, CMA CGM Panama, SM Ningbo, Ever Lambent, Maersk Baltimore, Maersk Ensenada, MSC Auriga, MSC Daniela, Hyundai Earth, Zhong Gu Ji Lin, YM Wreath, MSC Siya B, Cosco Pacific, SC Mara, Northern Guild, CSCL Yellow Sea, Ever Fit, Hyundai Force, Zim Sao Paolo, Seaspan Adonis, YMTotality, Jackson Bay, X-Press Mekong, NYK Virgo, OOCL Egypt, Cosco Portugal soit une capacité de 270.000 EVP (équivalent vingt pieds, taille standard du conteneur).
Et que dire des soixante navires en attente, dont certains depuis plus d’une semaine, qui offrent une capacité cumulée de plus de 800.000 EVP. Pour s’en rendre compte, il suffit de visionner cette région du monde sur des sites comme Marine Traffic, Vessel Finder, Vesseltracker pour se rendre compte de la situation.
Un article de Marc Ottini
